Hommage à un héros oublié
GIGN
“ Non, je ne suis pas un héros... Je ne cherche pas de reconnaissance... juste un mec qui a fait son boulot au moment où l’on lui demandait de le faire... ”
Combien de temps a duré l’assaut * ?
“... je rentre, et en cinq secondes j’en neutralise trois. Le quatrième m’allume, et je prends 7 balles, dont une dans la joue qui m’éjecte du cockpit. Je suis au sol, à peu près douze minutes, dans le noir. Puis, j’entends une grenade rouler, et je m’écarte comme je peux, à l’aide d’un collègue qui m’a couvert le corps. Le reste, j’ai tout pris dans les fesses et les jambes. Aujourd’hui, je vis avec une balle dans l’épaule et une dans ce qui reste de mon humérus. (Il nous montre son avant-bras, et son épaule). Voyez, là-dedans, c’est tout broyé…”
Ces balles, ce sont vos trophées ?
“Pas du tout. Mais pendant 10 ans, il n’était pas question d’ouvrir, à cause du risque d’infection. Puis, comme le corps humain c’est bien fait, une sorte de kyste graisseux s’est formé par-dessus. Là, je ne les sens plus vraiment…”
Et après l’assaut ?
“Trois mois, dix-neuf anesthésies générales, et je ne sais même pas vous dire combien de greffes osseuses ou de chair, un arrêt cardiaque, une maladie nosocomiale. Puis, rééducation, jusqu’à ce jour et la fin de ma vie.”...
* Prise d'otages du vol 8969 Air France - " 26 décembre 1994,à 17 h 12 par 4 membres du Groupe Armé Islamite
Ce témoignage direct et sans complaisance d'un des principaux acteurs de la libération des 220 otages (dont 3 exécutés par les terroristes) par le GIGN n'est pas une apologie de la violence. C'est la réalité de l'action de ces héros dont on ne parle pas assez. J'ai tenu à le faire paraître dans ce blog car ces hommes sont des "hauts gradés" du courage. Thomas Dalet