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La franc-maçonnerie prussienne… Un Ordre Impérial protégé

28 Octobre 2012 , Rédigé par Thomas Dalet Publié dans #Royal York GLNF N°1538

Installée très tôt dans le royaume de Prusse, la Franc-maçonnerie, devint vite une institution chez les Hohenzollern. Les trois plus anciennes obédiences allemandes que l’on désigne sous le terme générique de Grandes Loges de Vieille Prusse (altpreussische Grosslogen), furent fondées au cours du 18ème siècle. Leurs sièges se trouvaient à Berlin.

A l’époque du manifeste porté par la Loge "Henry IV", c’est à dire 1870, la maçonnerie Allemande offre son plus fort taux de recrutement comme le montre en exemple le tableau récapitulatif à l’Orient de Königsberg.10 Ainsi, sans expliquer tout à fait les réticences du GODF à approuver la motion présentée par la Loge "Henry IV", on peut comprendre la prudence affichée à se montrer comme parangon de vertu maçonnique en s’investissant dans le conflit. Les réticences à s’engager face à un Ordre aussi puissant montrent aussi les limites de la fragile unité maçonnique de cette époque. Tous nés de la vieille Angleterre ne songeaient qu’à l’indépendance… En effet, bien qu'elles aient été nombreuses et importantes, les premières véritables Loges spéculatives furent, en Allemagne comme partout en Europe, d'origine britannique et non, comme on pourrait le croire, issues des Guildes.

Un an après la création de la première Loge parisienne, c'est probablement à Hambourg, en 1737, que fut fondée la première Loge spéculative allemande. Elle prit en 1741 le nom d' "Absalon". C'est une délégation de cette Loge qui initia, le 14 Août 1738, à Brunswick, le futur roi de Prusse, Frédéric II, lequel initiera son frère Guillaume. Sous son règne, la Franc-maçonnerie connaîtra en Allemagne un succès considérable.

Les Loges se réuniront bientôt en plusieurs obédiences, principalement du fait du morcellement de l'Allemagne de l'époque, mais également à cause de questions de rites et de religions.

Citons ainsi les 3 Grandes Loges dites "de Vieille Prusse", qui n'initiaient que des chrétiens, bien qu'elles admettaient comme visiteurs des Francs-maçons d'autres confessions :

La Mère Loge Aux Trois Globes ( Grosse National-Mutterloge "zu den drei Weltkugel") descendait d'une loge créée avec l'assentiment de Frédéric II, le 20 juin 1740, qui se constitua en Grande Loge11 le 24 juin 1744. "Frédéric le Grand", roi de 1740 à sa mort en 1786 avait été initié deux ans auparavant, dans la nuit du 14 au 15 août 1738 à Brunswick.

Par lettres patentes du 16 juillet 1774, il autorisait expressément l'Ordre en Prusse et s'en déclarait le "protecteur".

La Grande Loge Nationale ( Grosse Landesloge ) fut constituée par un ancien membre de la Stricte Observance, Zinnendorf, qui après une tentative infructueuse d'entrer en contact avec la première Grande Loge d'Angleterre en 1763, se tourna vers la Suède et fonda une Grande Loge en 1770.

La Grande Loge Royal York de l'Amitié est issue de la loge Aux trois Colombes affiliée à la "Loge Aux Trois Globes". Cette loge prit l'année suivante le nouveau nom de "L'Amitié aux trois Colombes", puis celui de "Royal York de l'Amitié" ( zur Freundschaft ) après qu'elle ait initié le prince Edouard Auguste, frère du roi d'Angleterre Georges III, le 27 juillet 1765. C'est à la suite d'une scission intervenue en son sein, en juin 1798, qu'elle devint la Grande Loge de Prusse, laquelle, en 1845, ajouta à son nom "Royal York de l'Amitié" ( Grosse Loge von Preussen, genannt Royal York zur Freundschaft ).

Henri et Ferdinand, les autres frères de Frédéric II furent également initiés, tout comme son neveu et héritier Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse de 1786 à 1797. Après lui, son fils Frédéric-Guillaume III qui accepta, dés le début de son règne, que son nom fut utilisé á titre de "protecteur" ou de "patron" de la franc-maçonnerie prussienne. Pour ce qui nous concerne ici, on notera simplement que son fils Frédéric-Guillaume IV (1795-1861) fut également initié et qu’il initia lui même son autre fils, Guillaume Ier, roi de Prusse de 1861 á 1888.

On aura noté les liens important qui unissaient la dynastie des Hohenzollern à la franc-maçonnerie, liens qui furent notamment confirmés le 20 octobre 1798 par un édit du roi Frédéric-Guillaume III qui, dans le prolongement de Frédéric le Grand, accordait une position privilégiée aux trois Grandes Loges de la Vieille Prusse.

Cette protection royale des loges maçonniques de Prusse constitue une première particularité de la maçonnerie allemande de cette époque d'où en découle une seconde : le pourcentage considérable de nobles qui les composaient dès l'origine et qui s’initièrent les uns et les autres, de père en fils, jusqu’à l’avènement du nazisme en 1933. On comprend bien, dès lors, la réaction face à ces "manants" de France qui se permettaient d’interpeller le Kaiser…

Source : aprt.biz

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