Melchisédek (1)
L'identité de l'être connu sous le nom de Melchisédek a fait l’objet de spéculations au cours des années. Certains ont proposé une identité messianique pour Melchisédek ; d'autres l'ont identifié aux patriarches. Pour isoler son identité probable, nous devons examiner les textes appropriés et le cadre historique durant lequel il a vécu. L'impact logique sur l'unicité de l'incarnation messianique est aussi un facteur que l'on doit considérer si, par exemple, on proposait une identité messianique. En d'autres termes, si on soutient que Melchisédek était Jésus Christ, cela doit être comparé aux textes appropriés et à la conséquence pour le salut humain d'un tel avènement double. Cette période se situait aussi à l’intérieur même de la durée de vie des patriarches qui ont vécu après le déluge. Il y a, sans aucun doute, une certaine signification à être tirée de cette considération.
Le monde durant la période après le déluge était d’un seul langage et sous un seul sacerdoce. Le point de vue judaïque était que ce sacerdoce était centré à Salem sous Melchisédek. L'identité de Melchisédek a été une énigme. Melchisédek selon le Midrash était identifié avec Sem (Rashi : voir Soncino).On l’a appelé ainsi parce qu'il était le roi (melech) d’un lieu célèbre pour sa justice (tsedek) [selon Abraham ibn Ezra] N[achmanides] pareillement : Il a gouverné au lieu où un jour serait construit le Temple où demeurait la Présence Divine qui est appelée tsedek. Le Midrash applique le terme à Jérusalem dans son ensemble, comme c’est écrit, la Justice logeait en elle (Ésaïe. 1:21) (commentaire de la Soncino à Genèse 14:18).
Melchisédek était le sacrificateur du Dieu Très-Haut. Nachmanides soutient que c’était :Uniquement parce qu’Abraham savait que c'était le cas qu’il lui a donné une dîme. LeTrès-Haut signifie au dessus de tous les autres dieux (N) (Soncino).
Rashi soutient que le pain et le vin, donnés par Melchisédek à Abraham, étaient des rafraîchissements pour les combattants épuisés par la bataille et pour les prisonniers libérés. Il démontrait ainsi qu'il n'avait aucun ressentiment contre Abraham pour avoir tué sa progéniture (viz. Cherdorlaomer, etc.) (voir la Soncino). Cet aspect est important indépendamment de la lignée de ceux impliqués. C'est plus important vu la descendance directe des victimes. La signification du pain et du vin, donnés à Abraham, est rattachée directement à la signification du Pain et du Vin qui feraient partie intégrante du Pain et du Vin établis par le Messie, au Dîner du Seigneur. Cet événement présageait avec impatience le symbolisme de l'Esprit Saint habitant en nous, vu qu’il était administré sous le nouveau sacerdoce selon l'ordre de Melchisédek, tel qu’introduit par le Messie. Le fait que Melchisédek a présagé cet événement n'exige pas qu'il soit le Messie. En effet, s'il l’était, il y a toutes sortes de problèmes dans le concept du sacrifice sans péché du Messie. Était-il né ? Était-il un homme ? Si oui, était-il né d'une vierge, alors ? Il n'était certainement pas de la lignée de David. S'il était un ange, qu'est-ce que cela implique pour le gouvernement de Salem à ce stade ? Quel était le sacerdoce là ? Pourquoi un sacerdoce angélique n'est pas enregistré ailleurs ? Quel usage a un ange pour les dîmes de la guerre ? S'il n'est pas mort, que peut-on alors dire des œuvres de Jean et de la doctrine de l'Antéchrist ? Les problèmes logiques présentés par un tel aspect messianique de Melchisédek sont énormes.
Le sujet de Melchisédek est souvent incompris, tout simplement parce que la séquence et la signification de l'histoire ne sont pas comprises. L'Église de Dieu, pendant plus de deux mille ans, n'a pas tenu une opinion unanime sur le sujet et les opinions concernant la question n'ont pas été vues comme étant un point de doctrine ou central pour le salut. Certes, jusqu'aux étapes les plus intolérantes de l'Église en ce siècle, la question n’a pas été considérée comme justifiant la conformité doctrinale. Il sera utile d’examiner l'histoire de la construction du récit.Genèse 11:1-32 Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent. Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! Faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore : Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l’Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons ! Descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre.
Ici, nous voyons la dispersion des gens, à cause du système qui était mis en place à Babel, sous le gouvernement établi par Nimrod là et à Accad, à Erec et à Calné. De là, il a construit Ninive, Rehoboth Hir, Calach (Genèse 10:10-11). Le sacrificateur de Dieu, cependant, était Sem, étant le fils de Noé. Noé a vécu 350 ans après le déluge (Genèse 9:28) et il est mort à l’âge de 950 ans (Genèse 9:29). Sem a été central dans le rétablissement après le déluge.Voici la postérité de Sem. Sem, âgé de cent ans, engendra Arpacschad, deux ans après le déluge. Sem vécut, après la naissance d’Arpacschad, cinq cents ans ; et il engendra des fils et des filles. Arpacschad, âgé de trente-cinq ans, engendra Schélach. Arpacschad vécut, après la naissance de Schélach, quatre cent trois ans ; et il engendra des fils et des filles. Schélach, âgé de trente ans, engendra Héber. Schélach vécut, après la naissance d’Héber, quatre cent trois ans ; et il engendra des fils et des filles. Héber, âgé de trente-quatre ans, engendra Péleg. Héber vécut, après la naissance de Péleg, quatre cent trente ans ; et il engendra des fils et des filles. Péleg, âgé de trente ans, engendra Rehu. Péleg vécut, après la naissance de Rehu, deux cent neuf ans ; et il engendra des fils et des filles. Rehu, âgé de trente-deux ans, engendra Serug. Rehu vécut, après la naissance de Serug, deux cent sept ans ; et il engendra des fils et des filles. Serug, âgé de trente ans, engendra Nachor. Serug vécut, après la naissance de Nachor, deux cents ans ; et il engendra des fils et des filles. Nachor, âgé de vingt-neuf ans, engendra Térach. Nachor vécut, après la naissance de Térach, cent dix-neuf ans ; et il engendra des fils et des filles. Térach, âgé de soixante-dix ans, engendra Abram, Nachor et Haran. Voici la postérité de Térach. Térach engendra Abram, Nachor et Haran. –Haran engendra Lot. Et Haran mourut en présence de Térach, son père, au pays de sa naissance, à Ur en Chaldée. – Abram et Nachor prirent des femmes : le nom de la femme d’Abram était Saraï, et le nom de la femme de Nachor était Milca, fille d’Haran, père de Milca et père de Jisca. Saraï était stérile : elle n’avait point d’enfants. Térach prit Abram, son fils, et Lot, fils d’Haran, fils de son fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d’Abram, son fils. Ils sortirent ensemble d’Ur en Chaldée, pour aller au pays de Canaan. Ils vinrent jusqu’à Charan, et ils y habitèrent. Les jours de Térach furent de deux cent cinq ans ; et Térach mourut à Charan.
Il y a un certain nombre de points importants qui ressortent du texte de Genèse 11. Le premier point se rapporte à l'âge de Sem et des autres. À partir de ces textes, nous pouvons établir les dates après le déluge de leur naissance et de leur mort. Les années sont d’une durée énorme. Ces époques ne sont pas acceptées comme étant des périodes littérales dans les temps modernes. En effet, suggérer que ces temps soient réels, c’est d’inviter la dérision. Cependant, un littéraliste ne peut pas l'avoir des deux manières. Si la Bible est littéralement vraie et que Melchisédek a existé, alors, les dates sont également vraies et Sem est un candidat. Les histoires des nations environnantes de Canaan dans le Moyen-Orient devraient aussi refléter les histoires concernant l'établissement des villes. Les personnages pourraient aussi être reflétés dans les histoires des nations, peut-être par d'autres noms. Il doit être rappelé que les noms avaient une signification et les noms donnés aux patriarches n'étaient pas nécessairement les mêmes que ceux par lesquels ils étaient connus dans d'autres pays. Par exemple, Noé a été connu dans l'Épopée de Gilgamesh comme étant Uta-Napishtim (il a été appelé le lointain) (voir Budge Babylonian Life and History, 2ème édition, Londres, 1925, pp. 92 ff). Il y a beaucoup de conjecture que les mythes Égyptiens concernent l'histoire de Sem en sa qualité de destructeur des systèmes apostats égyptiens. Cet aspect entier est trop compliqué pour cette oeuvre et doit être traité ultérieurement. Le mythe égyptien qui peut réfléchir sur Sem est l'histoire de Typhon, le frère d’Osiris qui avait le gouvernement de l'Égypte et qui avait essayé d'établir le modèle égyptien sur le reste du monde. Typhon est dépeint comme étant un usurpateur méchant qui a organisé une conspiration de soixante-douze membres. Avec ces derniers, il a confiné Osiris en cachette par la tromperie et l'a jeté dans le Nil. La signification ici est que le nombre soixante-douze se rapporte au Conseil Gouvernant de Dieu.
Le Sanhédrin était un conseil de soixante-dix ; cependant, il y avait toujours un minimum de soixante et onze en total et, plus tard, plus le Nasi. Le Messie a envoyé les soixante-dix après leur nomination (Luc 10:1). Ils revinrent avec joie en disant : même les démons nous sont soumis (Luc 10:17). L'autorité a été transférée ici à l'Église. Dans les deux cas, le nombre dans le texte est énuméré dans l’Interlinéaire de Marshall à partir du texte de Nestles comme étant hebdomekonta [duo] ou soixante-douze. Ainsi, on a compris que les soixante-dix sont accompagnés de deux, faisant soixante-douze.C'est en fait le Conseil des Élohim. De là, le mythe d'Osiris et d’Isis place Typhon en tant que la tête de ce Conseil, mais méchant en tant que anti-Égypte (voir Bullfinch’s Mythology, Avenel Books, New York, 1979, pp. 293 ff). Ainsi, on pouvait dire que Typhon tenait la place de sacrificateur du Dieu Très-Haut à la tête du Conseil. Il serait égal aussi à Melchisédek. Sem est souvent considéré sous cet aspect. Cependant, le taureau d’Apis est aussi associé à Osiris, étant considéré comme le dépôt de l'âme d'Osiris, et pour se transférer à chaque successeur d'Apis. Ainsi, la légende est liée aux mythes d’abattage du taureau et de là, les cultes du mystère. Sem, en tant que successeur de Noé et de la nouvelle terre, et le Messie aussi ont une pertinence à ces histoires. Ainsi, Melchisédek peut être considéré comme ayant à la fois l'application tant à Sem qu'au Messie. Le judaïsme le verrait comme étant Sem, à cause des considérations littérales. Les Essénienspouvaient, et en effet, l’ont allégorisé comme étant le Messie et Michel.
Sem a vécu 502 ans après le Déluge et sa vie a des implications pour le gouvernement des nations. Nous pouvons construire un tableau comme suit :
Patriarche | Âge à la naissance du fils | Naissance | Année de la Mort après le Déluge (D.) |
Sem | 100 | D. + 502 | |
Arpacschad | 35 | D. + 2 | D. + 440 |
Schélach | 30 | D. + 37 | D. + 470 |
Héber | 34 | D. + 67 | D. + 531 |
Péleg | 30 | D. + 101 | D. + 340 |
Rehu | 32 | D. + 131 | D. + 370 |
Serug | 30 | D. + 163 | D. + 393 |
Nachor | 29 | D. + 193 | D. + 341 |
Térach | 70 | D. + 222 | D. + 427 |
Haran Nachor Abram | D. + ? D. + ? D. + 352 | Avant D. + 296. |
La dispersion des nations s’est produite quand Abraham avait 48 ans, à la mort de Péleg, 340 ans après le Déluge (Seder Olam Rabbah, Ch. 1).
Abram (Abraham) a quitté Haran après la mort de Térach, en D. + 427 ans (1921 AEC selon le TM). Il avait soixante-quinze ans (Genèse 12:4). Nous sommes certains que les patriarches vivants à la mort de Térach et durant l'occupation de Canaan par Abram, étaient Sem, Arpacschad, Schélach et Héber.Sem était l'aîné. À partir de Genèse 9:26, Yahovah (ou Jéhovah) est déclaré comme étant le Dieu de Sem, et Japhet doit vivre dans ses tentes. Sem est ici béni, bien que Japhet soit l'aîné (Genèse 10:22). Sem est donc le sacrificateur du Dieu Très-Haut au temps d'Abraham. La distribution des autres est inconnue, mais Sem a eu Arpacschad et Elam, et Assur qui devait émerger en tant que les Assyriens. Le royaume antique d'Elam, une fois joint avec les autres, a formé la base de l'empire Babylonien.
Le mouvement des tribus indique que la répartition des nations en villes et régions limite les possibilités du sacerdoce du Dieu Très-Haut, à Salem, comme étant celui de Sem ou d’Arpacschad, étant donné les implantations connues des autres fils. Arpacschad est mort en D. + 440 (1908 AEC selon le TM) ; il est donc probable que le patriarche toujours vivant et aîné, soit celui mentionné en tant que Mon Roi est Justice, bien que Schélach ou Héber soient encore des possibilités. Sem est appelé le père de tous les fils d'Héber (Genèse 10:21). Ainsi, il est possible que le mot hébreu s'étende au-delà des Israélites à d'autres peuples relatifs. Ceci est une autre étude à part entière.
Rashi dit que la bénédiction d'Abraham par Melchisédek, dans Genèse 14:20, est, en premier, une bénédiction d'Abraham pour avoir livré bataille et, ensuite, de Dieu pour l'avoir aidé. Le fait qu'Abraham ait donné un dixième de tout, indiquait ainsi que ses descendants donneraient des dîmes aux sacrificateurs (selon Nachmanides). La dîme était destinée à être une offrande de remerciement à Dieu, et le seul sacrificateur apte à la recevoir était Melchisédek. L'interprétation judaïque traditionnelle, par conséquent, était que Melchisédek était Sem et que le sacerdoce après le déluge était aussi centré à Jérusalem.
Melchisédek en tant que le Messie
L'affirmation que le Messie était Melchisédek provient en partie d'un malentendudes textes en rapport à la généalogie. Il y avait une vue existante à l’époque de Christ dans certaines sectes judaïques, comme nous le savons à partir des Manuscrits de la Mer Morte, que Melchisédek était le Messie. L’opinion était aussi combinée à l’idéeque le Messie était l'archange Michel. L’opinion que Melchisédek était le Messie semble être fondée sur le fait que le Messie aurait dû venir pour exécuter deux fonctions. Cela peut être déduit à partir d’un certain nombre de prophéties, mais aussi, principalement, à partir de la fonction du souverain sacrificateur le Jour des Expiations, où il y avait une dualité de vêtements, représentant une fonction sacerdotale et expiatoire par les vêtements de lin, et au changement du souverain sacrificateur en vêtements de cérémonie royaux à la fin, indiquant aussi le roi Messie. Ainsi, le premier avènement était en tant que sacrificateur, et le second était en tant que roi Messie. La Judée était sous le joug romain et les gens voulaient un libérateur. Ainsi, peut-être certains ont vu dans Melchisédek la fonction de sacrificateur. Il a été prophétisé que le Messie serait un sacrificateur, selon l'ordre de Melchisédek, dans Psaume 110:4.Psaume 110:1-7 De David. Psaume. Parole de l’Éternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. L’Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Domine au milieu de tes ennemis ! Ton peuple est plein d’ardeur, quand tu rassembles ton armée ; Avec des ornements sacrés, du sein de l’aurore Ta jeunesse vient à toi comme une rosée. L’Éternel l’a juré, et il ne s’en repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, À la manière de Melchisédek. Le Seigneur, à ta droite, Brise des rois au jour de sa colère. Il exerce la justice parmi les nations : tout est plein de cadavres ; Il brise des têtes sur toute l’étendue du pays. Il boit au torrent pendant la marche : C’est pourquoi il relève la tête.
À partir du verset 1 du Psaume, nous savons que c'est le Messie qui est mentionné. La nomination est ici en tant qu'un sacrificateur pour toujours, d’après l’ordre de Melchisédek. Il n'est pas affirmé que le Messie était Melchisédek.
À partir des Manuscrits de la Mer Morte (MMM) (Damascus Rule VII en particulier, aussi à partir du fragment de la grotte IV), nous savons que le Messie avait deux avènements ; en tant que le Messie d'Aaron (ou Messie sacrificateur) et le Messie d'Israël (ou roi Messie). La communauté des MMM comprenait qu'ils étaient l’unique Messie (voir Vermes The Dead Sea Scrolls in English, p. 49 pour la discussion des textes).
Les MMM ont donné une série de treize fragments de la grotte XI sur Melchisédek. Ils ont été publiés en 1965 par A S. van der Woude. Le texte se présente sous la forme d'un Midrash eschatologique, dans lequel, la proclamation de la liberté aux captifs dans les temps de la fin (Ésaïe 61:1) :est comprise comme faisant partie de la restauration générale de la propriété au cours de l'année du Jubilé [Lév. 25:13], vue dans la Bible [Deut. 15:2] en tant qu'une rémission des dettes. Le libérateur céleste est Melchisédek. Identique à l'archange Michel, il est le chef des 'fils du Ciel’ ou ‘dieux de Justice’ et il est mentionné en tant qu’élohim et el. Ces mots hébreux signifient normalement 'Dieu', mais certains contextes spécifiques à la tradition juive expliquent élohim comme étant conféré principalement à un 'juge'. Ici, Melchisédek est dépeint comme présidant au jugement final et à la condamnation de sa contrepartie démoniaque, Bélial/Satan, le Prince des Ténèbres, ailleurs appelé aussi Melkiresha’ [voir aussi Vermes, ibid., pp. 253,260]. Le grand acte de délivrance est attendu le Jour des Expiations à la fin du dixième cycle du Jubilé. Ce manuscrit révèle des informations non seulement sur le personnage de Melkizedek de l'Épître aux Hébreux vii, mais aussi sur le développement du concept messianique dans le Nouveau Testament et dans le christianisme antique. (Sur le messianisme voir G. Vermes, Jesus the Jew, London, 1973, pp. 129-59, 250-56)... Et concernant ce qu'Il a dit, Durant [cette] année du Jubilé [chacun de vous retournera à sa propriété [Lév. 25:13] ; et de même Et ceci est la méthode de relâche :] Chaque créancier relâchera ce qu'il a prêté [à son prochain et à son frère], car la relâche de Dieu [a été proclamée] [Deut. 15:2]. [Et elle sera proclamée à] la fin des jours concernant les captifs comme [Il a dit, de proclamer la liberté aux captifs [Ésaïe 61:1]. Son interprétation est qu'Il] les assignera aux Fils du Ciel et à l’héritage de Melchisédek ; c[ar Il partagera] leur [lot] parmi les po[rtions de Melchisé]dek, qui les conduira là et leur proclamera la liberté, leur pardonnant [les fautes] de toutes leurs iniquités (Vermes, ibid., p. 266).
On voit ainsi que Melchisédek était considéré comme étant l'Archange Michel et qu'il était le personnage messianique à qui le jugement était remis. Ceci est basé sur le texte dans Zacharie 3:1-10, qui montre aussi l'opposition à Satan dans ce processus. Le personnage était aussi compris comme étant l'Élohim qui juge les saints de Dieu, comme c’est écrit dans les Psaumes, où il est dit que : ÉLOHIM a pris sa place dans le conseil divin ; au milieu des dieux, il détient le jugement [Ps. 82:1]. Et c'était à son sujet qu'il a dit : que (l'assemblée des peuples) revient aux hauteurs au-dessus d'eux ; EL (dieu) jugera les peuples [Ps. 7:7-8]. Quant à cela il a d[it : jusqu’à quand jugerez-vous] injustement et aurez-vous égard à la personne des méchants ? Pause. [Ps. 82:2], son interprétation concerne Satan et les esprits de son lot [qui] se sont rebellés en se détournant des préceptes de Dieu vers... Et Melchisédek exécutera la vengeance des jugements de Dieu ... et il les arrachera [de la main de] Satan et de la main de tous les esp[rits de] son [lot]. Et tous les ‘dieux [de Justice’] viendront à son aide [pour] participer à lade[struction] de Satan .... (De Vermes, p. 267).
Ésaïe 52:7 utilise élohim dans le contexte de l’avènement messianique à Sion (voir Héb. 12:22-23).
On le voit à partir du texte de Vermes, qu’il n'y avait aucun doute que les textes cités étaient messianiques. Il n’y avait aussi aucun doute qu’il a été donné à Satan un rôle de pouvoir en jugement. Le terme son lot est utilisé pour montrer l'assignation des devoirs des pouvoirs célestes, conformément au processus trouvé dans le Temple, d'allouer la responsabilité et les périodes de service en tirant au sort. Le Conseil des dieux est ainsi vu en tant queles élus et l'Armée loyale, à qui l'on a donné le pouvoir. L'attribution de Melchisédek, comme étant le Messie, était donc maintenue comme une forte convictionparmi la Communauté de la Mer Morte, au temps de Christ, et l'association s’est retrouvée dans le Livre aux Hébreux. La similitude dans le Livre aux Hébreux, cependant, est dérivée du texte dans Hébreux 7:6-8.Hébreux 7:6-8 et lui, qui ne tirait pas d’eux son origine, il leva la dîme sur Abraham, et il bénit celui qui avait les promesses. Or c’est sans contredit l’inférieur qui est béni par le supérieur. Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c’est celui dont il est attesté qu’il est vivant.
Source : http://www.logon.org/french/