Réception au grade de Philosophe Hermétique (2)
Généreux Apollon, pour ce dernier labeur, abreuve moi de tes vertus, afin que je sois digne, enfin, du laurier qui t’est cher.
Un seul jusqu’à présent, des sommets du Parnasse m’avait suffi ; mais voici qu’il me faut les secours de tous deux pour ma course dernière.
Entre en mon cœur, inspire-lui le souffle qui t’animait le jour que tu tiras le Marsyas du fourreau de ses membres.
O divine vertu, si tu te prêtes à moi, assez pour que je puisse esquisser, fût-ce l’ombre du bienheureux royaume empreinte en ma mémoire, à tes rameaux chéris, tu me verras venir, m’y couronner de l’immortel feuillage dont vous me rendrez digne, et toi et mon sujet.
Que du Pénée l’arbre devrait encor, du Dieu de Delphes exalter le plaisir, quand de lui-même, il assoiffe quelqu’un.
Faible étincelle allume grande flamme : peut-être qu’après moi, et d’une voix meilleure, d’autres viendront prier Cyrrha de leur répondre.
De points divers le flambeau de ce monde monte aux yeux des mortels ; mais il existe un point, qui sur trois croix réunit quatre cercles ;
D’où pour eux ils surgit suivant un meilleurs cours, sous un signe meilleur, amollit et scelle plus à son gré la cire de la Terre.
C’est presque de ce point qu’ici naquit le jour, et la nuit par là-bas ; déjà cet hémisphère était tout blanc, tandis que l’autre était tout noir.
Or, comme on voit d’un premier rai de feu en jaillir un second, qui rebondit en l’air, ainsi est le pèlerin qui veut rentrer chez lui.
Je fixai le Soleil plus qu’on ne fait jamais ;
Car là-haut, est permis à notre faculté ce qui ne l’est pas chez nous. Ainsi en est-il de la vertu du lieu fait pour être le bien propre à la race humaine. Les luminaires de l’Orient sont allumés.
Chevalier Maître du Logos s’adresse au récipiendaire : Parcourant les nuées sur ton char, tu enflammais l’aurore, illuminant les sept voiles qui recouvrent le monde. Précipité sur la terre, pour avoir voulu aimer, sentir et vivre, l’obscurité s’est refermé sur toi, emprisonnant ta lumière. L’Ordre a disparu et tu as commencé à errer au sein du chaos. Mais qu’importaient les ténèbres, puisqu’une flamme brillait en toi, te rappelant à tes origines. Un souffle de vent sur ton front, la caresse d’un doux plumage, le frôlement d’une main diaphane sur ta bouche et s’éveillait alors la nostalgie de tes origines. Qui pourrait oublier ce joyau enfoui au plus profond de la glèbe ? Vers des ports différents sur l’Océan de l’être, tu chemines, poussé par le désir de retrouver ton havre. Cet instinct qui porte à la Lune le feu, c’est lui qui fait battre les cœurs mortels, qui condense et fait une la Terre. Car de même qu’on voit le feu tomber des nues, de même aussi notre premier élan, souvent trompé, nous rabat dans l’obscurité de la Terre. Mais ton désir fut plus fort, ta recherche de l’Ordre plus grande, tandis que tombaient les voiles qui obscurcissaient ta vue. Aujourd’hui devant toi s’accomplissent les mystères qui ont formé l’harmonie de ton être. Un instant de silence est observé. Qu’une fois encore et pour notre Frère l’Ordre règne sur le chaos.
Chaque officier se saisit du luminaire de couleur qui lui correspond et vient se placer sur l’emplacement de l’étoile (éventuellement matérialisée au sol avec un ruban) qu’il doit occuper. Leurs luminaires sont pour l’instant éteints. Puis tous s’approchent simultanément de l’autel du Naos.
Le Chevalier Archiviste allume une bougie au feu perpétuel de l’autel, allume son luminaire, puis transmet la bougie au Chevalier Premier Surveillant qui allume son luminaire et transmet la bougie au Chevalier Gardien du Sanctuaire qui allume son luminaire et transmet la bougie au Sublime Philosophe Hermétique qui allume son luminaire et transmet la bougie au Chevalier Porte-étendard qui allume son luminaire et transmet la bougie au Chevalier Maître du Logos qui allume son luminaire et transmet la bougie au Chevalier Second Surveillant qui allume son luminaire et éteint la bougie.
Le Chevalier Second Surveillant s’adresse au récipiendaire.
Mon Frère avance-toi devant le Naos, au centre de l’étoile à 7 branches.
Le Frère assistant guide, si nécessaire, le récipiendaire jusqu’au centre de l’étoile.
Le Chevalier Second Surveillant élève son luminaire et dit :
Guide fidèle et resplendissant dans le royaume sans limites des rêves, tu ouvres le chemin aux explorateurs de l’indicible !
Toi qui crées et détruis l’illusion, toi qui connais les marées des océans, les immensités de l’esprit et les noirs espaces de la déraison, cette lumière manifeste ta présence. Puis, toujours la lampe élevée, il poursuit en s’adressant au récipiendaire.
Mon Frère, puissent ton périple et tes visions être authentiques, en ce royaume indicible des rêves et que la voie te soit toujours ouverte aux explorations des domaines de l’invisible.
Que la lumière extatique qui inspire l’amoureux et le poète, soit tienne à jamais. Qu’elle ne régente pas ta vie, mais qu’elle réponde à ton appel.
Puisse la force qui gouverne la nature, vivante puissance qui commande les marées et connaît les profondeurs cachées, t’assister dans l’ascension des 7 cieux, tant visibles qu’invisibles, afin que soient accomplies ta destinée et la réalisation de ton Moi suprême. Le Chevalier Second Surveillant tend son luminaire au récipiendaire en lui disant : (Si les candidats sont plusieurs, c’est l’Officier lui-même qui déposera la lampe sur l’autel du Naos après l’avoir élevée en direction du récipiendaire.)
Que ce symbole de la Lune soit tien et t’ouvre l’accès à son monde. Qu’ainsi se manifestent en toi les vertus que nous venons d’évoquer.
Saisis cette lampe et dépose là à son emplacement sur l’autel du Naos. Le Frère Assistant guide, si cela est nécessaire, le geste du récipiendaire.
Libre et véloce voyageur d’entre les Mondes, Messager des dieux et des hommes, bienveillant Dispensateur de ton aide à l’Art. Tu nous accordes connaissance, habileté et succès ! A toi sont les Langues et les Nombres, à toi les Signes, les Sceaux et les Mots secrets. Toi qui guéris, qui enseignes et montres le chemin, cette lumière manifeste ta présence. Puis, toujours la lampe élevée, il poursuit en s’adressant au récipiendaire. Mon Frère, puisse ta démarche être agile sur les sentiers de la connaissance ! Qu’avec vivacité et joie, tu reçoives les brillantes illuminations qui en ce périple sont secrètement accordées !
Que ton esprit soit enlevé sur des ailes d’inspiration afin de dépasser ce qui oppose la vérité à la vérité !
Que la joie te soit donnée par la magie duelle qui habite toute compréhension : celle qui crée et celle qui sème et moissonne.
Puisse la force qui s’éveille à tout entendement, le souffle puissant qui balaye la neige des cimes et les feuilles mortes des sous-bois, être avec toi, et éclaircir les cieux profonds de ta perception.
Que chaque luminaire déverse sa lumière sur ton être. Et lorsque j’invoque avec toi les célestes pouvoirs, que rapides soient les moissons !
Le Chevalier Maître du Logos tend son luminaire au récipiendaire en lui disant : (Si les candidats sont plusieurs, c’est l’Officier lui-même qui déposera la lampe sur l’autel du Naos après l’avoir élevée en direction du récipiendaire.) Que ce symbole de Mercure soit tien et t’ouvre l’accès à son monde. Qu’ainsi se manifestent en toi les vertus que nous venons d’évoquer.Saisis cette lampe et dépose là à son emplacement sur l’autel du Naos.
Le Frère Assistant guide, si cela est nécessaire, le geste du récipiendaire.
Rayonnante donatrice d’amour, souveraine des forces de vie, divinement revêtue de lumière et ceinte d’invincible beauté, la parfaite harmonie et la concorde sont comme le parfum de ta présence ! Tu crées les rythmes et les pulsations qui font naître les danses sacrées !
Resplendissante d’enchantement, cette lumière manifeste ta présence. Puis, toujours la lampe élevée, il poursuit en s’adressant au récipiendaire. Mon Frère, contemple avec joie et respect l’unité de l’amour et de la vie et délecte toi passionnément des Mondes de la Vie, divine et terrestre. Que t’assiste le pouvoir divin qui les gouverne ! Que le vêtement d’apparat de cette invincible beauté te protège ! Et qu’ainsi, à l’abri des périls, tu puisses progresser, nimbé de ce manteau de radiance, dans l’aura de cette parfaite harmonie. Et que chaque niveau de ton être soit investi du rythme cosmique de la danse sacrée.
Le Chevalier Porte-étendard tend son luminaire au récipiendaire en lui disant : (Si les candidats sont plusieurs, c’est l’Officier lui-même qui déposera la lampe sur l’autel du Naos après l’avoir élevée en direction du récipiendaire.) Que ce symbole de Vénus soit tien et t’ouvre l’accès à son monde. Qu’ainsi se manifestent en toi les vertus que nous venons d’évoquer. Saisis cette lampe et dépose là à son emplacement sur l’autel du Naos.
Le Frère Assistant guide, si cela est nécessaire, le geste du récipiendaire.
Le Sublime Philosophe Hermétique élève son luminaire et dit :
Souverain des jours au long cours, arbitre omniscient des pouvoirs planétaires, la sagesse de prophétie t’appartient, l’extase de la musique et de la poésie, et le surgissement des quêtes mystiques ! Toi qui discernes au-delà de l’évolution et du hasard et qui perçois la vérité dispersant les ombres !
Au sein de l’aurore et de l’incomparable splendeur de l’Astre du Jour, tu offres l’image sacrée de l’ascendance magique, alors que ton pouvoir enflamme en nous la gloire et nous élève vers l’accomplissement de notre quête ! Voici la lumière qui manifeste ta présence. Puis, toujours la lampe élevée, il poursuit en s’adressant au récipiendaire.
Mon Frère, puisse la flamme invincible de l’inspiration mystique t’embraser ! Que ta course soit glorieuse sous le regard de l’arbitre sublime des pouvoirs planétaires ! Que ta perception intérieure soit ouverte aux délices de toute manifestation : extase de la musique et de la poésie, sagesse de la prophétie !
Puisse ton être intérieur et ton pouvoir se lever tel un astre dans un ciel sans nuages ! Et puisses-tu t’avancer revêtu de la splendeur qui resplendit en ton cœur !
Le Sublime Philosophe Hermétique tend son luminaire au récipiendaire en lui disant : (Si les candidats sont plusieurs, c’est l’Officier lui-même qui déposera la lampe sur l’autel du Naos après l’avoir élevée en direction du récipiendaire.)
Que ce symbole du Soleil soit tien et t’ouvre l’accès à son monde. Qu’ainsi se manifestent en toi les vertus que nous venons d’évoquer.
Saisis cette lampe et dépose là à son emplacement sur l’autel du Naos.
Le Frère Assistant guide, si cela est nécessaire, le geste du récipiendaire.
Le Chevalier Gardien du Sanctuaire élève son luminaire et dit :
Tout puissant défenseur de la justice et de la vérité ! Ô noble inspirateur du courage, de l’endurance et de l’audacieuse témérité ! Toi qui inculques la loyauté, qui dispenses la joie de l’effort partagé ! Divin protecteur des controverses fructueuses et ordonnées ! Tu soutiens la foi persévérante et le bras résolu !
Puissant ennemi des pouvoirs adverses, voici la lumière qui manifeste ta présence. Puis, toujours la lampe élevée, il poursuit en s’adressant au récipiendaire.
Mon Frère, puissent ta volonté et tes actes s’accomplir en puissance afin que tes résolutions soient achevées et parfaites ! Que ton cœur dicte tes résolutions, mais que tes combats soient menés sans faiblesse ! Que confiance et fermeté te soient conférées et couronnent tes efforts dans ta quête ! Ainsi, persévérance et force d’âme triompheront de l’adversité pour le couronnement du Grand Œuvre.
A toi la lame tranchante de la recherche et la glorieuse bannière de l’aspiration, astres de ta destinée !
Le Chevalier Gardien du Sanctuaire tend son luminaire au récipiendaire en lui disant : (Si les candidats sont plusieurs, c’est l’Officier lui-même qui déposera la lampe sur l’autel du Naos après l’avoir élevée en direction du récipiendaire.)
Que ce symbole de Mars soit tien et t’ouvre l’accès à son monde. Qu’ainsi se manifestent en toi les vertus que nous venons d’évoquer.
Saisis cette lampe et dépose là à son emplacement sur l’autel du Naos.
Le Frère Assistant guide, si cela est nécessaire, le geste du récipiendaire.
Le Chevalier Premier Surveillant élève son luminaire et dit :
Mécène royal et magnanime, tu déverses l’abondance de ton intarissable coupe ! Berger des Étoiles d’or, Seigneur des océans de prospérité, glorieux dispensateur de grâce, divin patron de l’amour filial et paternel, tu bénis la paix et l’amitié entre tous les êtres.
Père de la loi de mansuétude, de la prêtrise et de la sagesse d’amour qui sublime l’autorité, voici la lumière qui manifeste ta présence. Puis, toujours la lampe élevée, il poursuit en s’adressant au récipiendaire.
Mon Frère, puisses-tu être béni par l’esprit généreux qui donne et attire les bienfaits à tous les niveaux de l’existence ! Que soit tienne cette coupe intarissable, débordante et constamment renouvelée de la céleste abondance ! Puisses-tu posséder la vision perçante qui transcende images et émotions de l’instant, l’amour sincère qui recherche le bien suprême en tout et pour tout ! Que ton cœur soit comblé d’une majestueuse liberté, joie divine d’un ciel azur sans limite ! Que ton esprit soit exalté par ta magnificence et que ton être tout entier en soit pénétré et progresse dans la paix et la sublime félicité ! Le Chevalier Premier Surveillant tend son luminaire au récipiendaire en lui disant : (Si les candidats sont plusieurs, c’est l’Officier lui-même qui déposera la lampe sur l’autel du Naos après l’avoir élevée en direction du récipiendaire.)
Que ce symbole de Jupiter soit tien et t’ouvre l’accès à son monde. Qu’ainsi se manifestent en toi les vertus que nous venons d’évoquer.
Saisis cette lampe et dépose là à son emplacement sur l’autel du Naos. Le Frère Assistant guide, si cela est nécessaire, le geste du récipiendaire.
Le Chevalier Archiviste élève son luminaire et dit :
Sublime et ténébreux ! Austère qui éveille à l’aspiration suprême et à l’espérance mystique ! Toi le dispensateur de la volonté silencieuse, père de la créativité spirituelle, des forces de préservation et de renouveau, tu détiens la faux du moissonneur, le ciseau du tailleur de pierre et le livre du passé où se lisent les mystères du futur. Voici la lumière qui manifeste ta présence. Puis, toujours la lampe élevée, il poursuit en s’adressant au récipiendaire.
Mon Frère, que ta quête des Mystères Sacrés soit constante et inébranlable ! Même si les lointains horizons restent voilés à ta face comme l’ombre enveloppante des temples anciens, puissent ta fervente aspiration et ton inébranlable confiance croître sous les Ténèbres de la Nuit créatrice ! Et ainsi, recueilleras-tu en intelligence et compréhension la moisson de tes actes passés. Ainsi sèmeras-tu les fraîches graines de tes expériences nouvelles.
Que ta volonté brille comme une flamme de pureté, née de cet austère creuset, dans l’immensité silencieuse du Temps transcendé !
Le Chevalier Archiviste tend son luminaire au récipiendaire en lui disant :
(Si les candidats sont plusieurs, c’est l’Officier lui-même qui déposera la lampe sur l’autel du Naos après l’avoir élevée en direction du récipiendaire.) Que ce symbole de Saturne soit tien et t’ouvre l’accès à son monde. Qu’ainsi se manifestent en toi les vertus que nous venons d’évoquer. Saisis cette lampe et dépose là à son emplacement sur l’autel du Naos. Le Frère Assistant guide, si cela est nécessaire, le geste du récipiendaire. Les lumières du Temple s’allument.
Tous observent un moment de silence. Les Chevaliers Premier et Second Surveillants font reculer le récipiendaire de trois pas. Puis tous les officiers regagnent leur place.
Le Sublime Philosophe Hermétique quant à lui se rend à l’Est de l’autel du Naos face à l’Ouest. Puis s’adresse au récipiendaire Nous t’avons guidé jusqu’ici sur le chemin de l’amour, après avoir contemplé les choses dans une gradation régulière et arrivant au terme suprême, tu pourras découvrir une beauté d’une nature merveilleuse, celle qui était le but de tous tes travaux antérieurs. Quand on s’est élevé comme toi des choses sensibles jusqu’à cette beauté et que l’on commence à l’apercevoir, on est bien prêt de toucher au but. Car la vraie voie de l’amour, qu’on s’y engage de soi-même ou qu’on s’y laisse conduire, c’est de partir des beautés sensibles et de monter sans cesse vers cette beauté surnaturelle en passant d’un beau corps à deux, de deux à tous, puis des beaux corps aux belles actions, puis des belles actions aux belles sciences, pour aboutir des sciences à cette science qui n’est autre chose que la science de la beauté absolue et pour connaître enfin le Beau tel qu’il est en soi. Si la vie vaut jamais la peine d’être vécue, c’est à ce moment où tu contempleras la beauté en soi. Et ainsi si jamais homme devient immortel, tu le deviendras aussi !
Le Sublime Philosophe Hermétique se rend devant le récipiendaire. Mon Frère agenouille-toi et recueille-toi. Il pose ses mains sur les épaules du récipiendaire et poursuit : L’essence du bonheur c’est d’avoir la science du Bien. Représente-toi donc la première voie du bonheur. Elle détient la satisfaction intellectuelle des âmes dans l’union divine. Quant au don hiératique du bonheur, il s’appelle porte d’accès au démiurge de l’univers, lieu ou cours du Bien et il apporte comme première qualité, une pureté de l’âme bien plus parfaite que la pureté du corps, ensuite un entraînement de la pensée à la participation et à la contemplation du Bien, l’affranchissement de tout ce qui est opposé et là-dessus l’union aux dieux dispensateurs des biens. Après avoir uni ton âme successivement aux divers départements du Tout et à toutes les puissances divines qui les pénètrent, cet art la conduit au démiurge universel et la place auprès de lui l’unissant, hors de toute matière à la raison éternelle et à elle seule. Posant ses deux mains sur sa tête et ses pouces se rejoignant sur son front, il poursuit : Je prie le Sublime Architecte des Mondes qu’il te donne de garder infailliblement les pensées justes, de mettre en toi pour l’éternité la vérité des choses éternelles, de t’octroyer part à des intellections plus parfaites sur les dieux, grâce auxquelles t’attendent ces prix : la fin béatifique des biens et la sanction même de l’amitié qui nous unit dans l’unanimité des pensées. Le Frère assistant lui apporte le caducée qu’il saisit de sa main gauche et le pose dans la position habituelle, c’est à dire appuyé sur l’épaule gauche. Il se saisit de l’épée flamboyante que lui tend le Frère assistant de la main droite et la pose sur la tête du récipiendaire et dit : Au nom du Sublime Architecte des Mondes, Au nom du Grand Ordre Égyptien du Grand Orient de France, Rite Ancien et Primitif de M\M\, en vertu des pouvoirs qui m’ont été régulièrement conférés, je te créé, Il pose ensuite la lame de son épée sur l’épaule gauche du récipiendaire et poursuit en disant : je te reçois Il pose la lame de son épée sur l’épaule droite du récipiendaire et poursuit en disant : et te constitue Il pose la lame de son épée sur la tête du récipiendaire et poursuit sans batterie en disant : Philosophe Hermétique. Il tend son caducée de telle manière que la boule dorée de celui-ci soit posée sur le sommet du crâne du récipiendaire tandis que la pointe de l’épée est posée sur son cœur. Puis le Sublime Philosophe Hermétique poursuit : Sublime Architecte des Mondes, donnez-lui la beauté intérieure et que l’extérieur soit en harmonie avec l’intérieur. Que le sage te paraisse toujours riche et que tu aies juste autant d’or que le sage peut en emporter avec lui. Mon Frère relève-toi. Le Sublime Philosophe Hermétique donne le caducée et l’épée au Frère assistant qui va les replacer à leurs emplacements.
Le Sublime Philosophe Hermétique lui remet son bijou et le revêt de son tablier. N’oublie pas que l’œuvre à laquelle nous nous consacrons demande des efforts incessants et continus tant extérieur qu’intérieur. Bien que tu ne sois pas seul dans cette démarche, sans l’effort personnel de chacun et donc du tien, celui de notre Ordre disparaît.
Le Sublime Philosophe Hermétique se rend à l’Est de l’autel du Naos et s’adresse au nouveau Frère en disant : Mon Frère approche-toi de l’autel du Naos. Le Sublime Philosophe Hermétique dévoile la coupe vide. Le Frère assistant s’approche portant un plateau de bois d’olivier. Sur celui-ci se trouve, du lait, du miel, du vin blanc doux, une figue, des cerneaux de noix et un bout de pain. Il se tient au Nord de l’autel du Naos.
Le Sublime Philosophe Hermétique saisit la figue dans ses mains et dit :
Au sein de toutes les traditions, le figuier a toujours été considéré comme un arbre sacré. Arbre du monde, symbole de puissance, de vie et d’illumination, il nous transmet la clef de l’immortalité. Il brise la figue en deux parties. Ses graines innombrables sont un symbole de fécondité et étaient, à ce titre, l’offrande déposée sur les rochers, les thermes et les sanctuaires des génies gardiens et des créatures invisibles. Il en dépose une partie sur une coupe vide se trouvant sur le plateau en disant : Que ce fruit soit le don que j’offre et qu'il transmette la vie et la connaissance qu'il représente à toutes les créatures du cosmos.
le Sublime Philosophe Hermétique tend une partie de l’autre morceau au nouveau Frère et mange la partie restante. Prenant quelques cerneaux de noix, il dit :
Dans l’ancienne Grèce, le noyer était lié au don de prophétie. Puisse faire le don de la clairvoyance grandir en nous, dans notre vie et même au-delà. Quelques cerneaux sont déposés dans la coupe prévue sur le plateau. Puis
Le Sublime Philosophe Hermétique tend une partie de l’autre morceau au nouveau Frère et mange la partie restante. Prenant le bout de pain, il dit : Que ce pain tiré des graines qui représentent la mort et la résurrection soient pour nous le symbole vivant du soleil, image de notre être qui parcourt l’année, toujours mourant et renaissant sans cesse.
Un morceau est déposé dans la coupe prévue sur le plateau. Puis
Le Sublime Philosophe Hermétique tend une partie de l’autre morceau au nouveau Frère et mange la partie restante. Le Sublime Philosophe Hermétique prend ensuite la coupe de vide présente sur l’autel du Naos et en silence fait le mélange des substances prévues (lait, miel, vin blanc doux). Un peu de liquide est versé dans la coupe prévue sur le plateau. Puis
Le Sublime Philosophe Hermétique tend la coupe au nouveau Frère qui boit.
Le Sublime Philosophe Hermétique boit le reste de la coupe. Puis la coupe est recouverte et le Frère assistant se retire.
Notre nouveau Frère a été dûment initié aux mystères qui sont nôtres. Il a cheminé parmi les sphères et son désir l’a conduit parmi nous afin d’œuvrer selon ses qualités. Il est prêt au travail. Un instant de silence est observé.
Hermès, qui te manifeste sous la forme de l’Ibis sacré dans le royaume de l’Air, sous la forme du Loup sacré dans le royaume du Feu, sous la forme du Singe sacré dans le royaume de l’Eau et sous la forme du Serpent sacré dans le royaume de la Terre, je te demande d’être le témoin et le gardien de notre nouveau Frère. Un instant de silence est observé. Frères Philosophes Hermétiques, je vous demande de reconnaître pour Frère ce nouvel ami de la Sagesse, … (nom) … .
Nous le reconnaissons comme tel !
Je vous demande de vous engager à une confiance réciproque et à l’aider dans son œuvre. Tous tendant la main nue vers le nouveau Frère disent d’une voie forte : Nous, nous y engageons !
Alors, Frères Philosophes Hermétiques, formons la chaîne autour du Naos. Pendant cette chaîne le Sublime Philosophe Hermétique dit :
Puisse l’œuvre que nous avons accomplie participer à la grandeur de chaque être, s’élevant ainsi pas à pas vers la Vertu et la Noblesse. La route de l’étude est longue et parfois pénible alors que la vie de l’homme est courte. Notre but est d’être bon, notre désir est d’être humble. Que la fraternité qui nous unit soit une solide chaîne qui nous permettra de surmonter tous les obstacles que la passion humaine place au travers de notre route.
Mes Frères restons toujours conscient de l’union qui existe entre nous par la pureté de nos intentions et de nos actes.
Après quelques instants de silence, l’Illustre Chevalier de la Toison d’Or dit :
Relâchons la chaîne qui unit nos cœurs et nos êtres et nous rattache en esprit à tous ceux qui œuvrent sincèrement comme nous dans cette tradition. Puis la chaîne est relâchée sans secouer les bras, les mains étant simplement ouvertes avec douceur. Le Sublime Philosophe Hermétique rejoint sa place et tous les Frères la leur. Les deux Chevaliers Surveillants accompagnent le nouveau Philosophe Hermétique à sa place. Tous restent pour l’instant debout.
Mes Frères prenons place ! Tous s’assoient.
Mon Frère Chevalier Archiviste, nous t’écoutons pour ton instruction.